Pôle Toulousain du  Rachis

Docteur Jacques BOULOT
Chirurgien orthopédiste spécialisé dans la chirurgie vertébrale et
le traitement des scolioses à Toulouse-Quint-Fonsegrives

Tumeurs du rachis et métastases

La dissémination métastatique est un évènement clé dans la maladie cancéreuse car elle transforme une maladie loco régionale initiale en une maladie généralisée. Il s’agit d’une pathologie fréquente du fait des rémissions de plus en plus allongées de la maladie en raison des progrès des traitements oncologiques.
Certaines tumeurs (sein, rein, prostate) métastasent préférentiellement dans la moelle osseuse (cancers ostéophyles) et donc dans les vertèbres.
Toutes les parties de la colonne vertébrale (cervicale, thoracique, lombaire, sacrum) peuvent être affectées.
La majeure partie des lésions vertébrales siège dans le corps vertébral (partie en avant de la vertèbre).

Métastases vertébrales

Atteinte de la partie antérieure des vertèbres

Métastases vertébrales

Localisation préférentielle
dans la partie avant de la vertèbre

Les lésions dans la vertèbre peuvent être constructrices (condensantes) comme c’est souvent le cas dans les métastases à partir de cancer de la prostate ou être destructrices (lytiques) dans le cas de métastase du sein ou du rein. Ces destructions peuvent parfois déstabiliser la colonne vertébrale (luxation rachidienne).

Metastase condensante

Métastase condensante

Metastase lytique

Métastase lytique

Métastases vertébrales

Luxation vertébrale par
destruction osseuse

Comment fait-on le diagnostic ?

La douleur est l’élément clé. Elle est le fait soit de la destruction vertébrale (fracture pathologique), soit de l’invasion tumorale qui peut s’étendre aux nerfs issus de la moelle épinière. Dans certains cas plus graves, la compression peut entrainer une paralysie (à la partie finale de la colonne vertébrale, il peut s’agir d’un syndrome de la queue de cheval).

Métastases vertébrales

Production tumorale
bombant dans le
canal

Si le cancer est connu, la relation est souvent facile à faire.
Dans certains cas, la métastase rachidienne peut être révélatrice du cancer.

Métastases vertébrales

Scintigraphie permettant
de localiser les sites
métastasiques

Métastases vertébrales

Biopsie scannographique

La radio est de peu d’intérêt car ne dévoile que des lésions évoluées. En effet, la destruction vertébrale doit atteindre au moins 30 à 40% de la vertèbre avant d’être vue à la radio, c’est pourquoi le scanner et l’IRM sont des éléments essentiels dans le diagnostic précoce.
La grande facilité de diffusion tout au long de la colonne vertébrale des métastases justifie dans le bilan du sujet métastatique une IRM de l’ensemble du rachis.
La scintigraphie osseuse nous permet d’effectuer un bilan d’extension à l’ensemble du squelette (holo-squelette).
En cas de doute avec une fracture ostéoporotique qui dans certains cas peut simuler une métastase, une biopsie (prélèvement) sous contrôle scannographique peut être réalisée. Si le cancer initial est inconnu, la biopsie donne le diagnostic.

Quel est le traitement des métastases vertébrales ? 

En dehors de la situation d’urgence (paralysie, luxation vertébrale), où le geste chirurgical prévaut dans l’immédiat, la majorité des situations permet de réfléchir à la stratégie qui doit être discutée en RCP (réunion de concertation pluridisciplinaire) : radiothérapeutes, oncologues, anesthésistes et chirurgiens. En effet, la décision chirurgicale dépend de l’état général, du pronostic général de l’affection initiale et de sa sensibilité aux différents traitements. A noter que toutes les métastases rachidiennes ne sont pas chimio sensibles ou radio sensibles.

En général, la radiothérapie est effectuée après la chirurgie en raison des problèmes de cicatrisation qu’elle peut engendrer.

Le traitement chirurgical va lutter contre deux paramètres : la compression et l’instabilité créée par la destruction vertébrale.

En cas de compression, il faut libérer les structures nerveuses, ce qui peut entrainer par soi-même une situation mécanique critique d’où la nécessiter de rajouter une ostéosynthèse ou une reconstruction vertébrale.

Métastases vertébrales

Patiente de 74 ans
Métastase sein T12
Paraplégie
Récupération totale
Abord postérieur seul

Métastases vertébrales

Patiente de 53 ans
Métastase de sein
Compression de la moelle par effondrement de la vertèbre
Expulsion de frangments dans le canal

Métastases vertébrales

Reconstruction de la vertèbre
Double abord même jour
Vie normale
6 ans de recul

En cas d’instabilité, une fixation entre les vertèbres est nécessaire.
En cas de lésions très localisées avec une situation neurologique non compromettante, une consolidation de la vertèbre peut être effectuée par injection de ciment par voie percutanée (cimentoplastie).

Cimentoplastie d’une lésion destructrice

Métastases vertébrales
Métastases vertébrales
Métastases vertébrales
Métastases vertébrales

Localisation secondaire des hémopathies

Patiente avec localisation en L5 d’une lésion myélomateuse
Ne réponds pas au traitement oncologique – Menace d’effondrement de la vertèbre
Reconstruction vertébrale par double abord antérieur et postérieur
Noter la greffe complète entre L4-S1 – Excellent résultat à plus de 2 ans

On peut dire que la chirurgie dans la grande majorité des cas a permis une prise en charge efficace des métastases rachidiennes et qu’elle est partie prenante du traitement de la maladie cancéreuse au long cours. Elle a permis l’amélioration indiscutable de la durée et de la qualité de survie des patients.

Pour plus de renseignements concernant les techniques chirurgicales et les risques opératoires, veuillez consulter les fiches d’informations spécifiques de la Société Française de Chirurgie Rachidienne
Société française de chirurgie rachidienne